

Les Auteurs
Anne-Laure Rouxel – Chorégraphe
Chorégraphe, danseuse et auteure, Anne-Laure ROUXEL s’est formée à la danse classique,
contemporaine et hawaïenne. En 1994, elle crée sa compagnie et lui donne le nom du Cincle
Plongeur - un oiseau vif et agile, vivant près des torrents et qui marche au fond de l’eau pour
se nourrir.
Passionnée par l’immensité du vivant et les interdépendances, ses créations nous emmènent
dans des univers poétiques faits de danse, musique, théâtre, sciences - accueillies à la
Philharmonie de Paris, à La Cité des sciences, dans des festivals Internationaux...
Sensible à l’éveil à la danse, elle initie des ateliers autant auprès de très jeunes enfants (des
écoles des quartiers prioritaires) que des femmes enceintes (au CHU de Tours), des
professionnels de la santé, de l’enfance ... Elle est aussi l’auteure d’un livre qui invite les
femmes enceintes à danser, « un ouvrage très surprenant et réjouissant » dit Nancy Huston.
Anne-Laure Rouxel partage également des publications et conférences avec notamment la
psychologue Sophie Marinopoulos et le chercheur en neurosciences Michel Desmurget...

Joël Grare – Compositeur Biographie
Poly-instrumentiste et compositeur, Joël Grare, autodidacte nourri au rock progressif des années 70 se passionne très tôt pour les cultures qui jalonnent la route de la soie.
Sa fascination pour les métaux l’amène à créer le Clavicloche, un clavier chromatique de 4 octaves constitué exclusivement de cloches de vaches rondes en acier de Chamonix.
En tant qu’interprète il joue avec les plus prestigieux ensembles baroque européens.
En tant qu’improvisateur, il croise la route de solistes internationaux venus du monde du jazz, du classique et des musiques traditionnelles.
Sa recherche autour des percussions a depuis 40 ans nourri son travail de création pour des chorégraphes contemporains et néoclassiques.


Atelier partagé Danser mille secrets de poussins avec le compositeur Joël Grare - mars 2023 - sur scène à l’Espace Malraux Joué les Tours. © P. Davy
« J’ai commencé à accompagner des cours de danse contemporaine en 1986 à l’école du chorégraphe Peter Goss, puis grâce à lui au Conservatoire national supérieur de musique et danse de Paris quand le département pour la danse contemporaine a été créé en 1990.
J’ai tout de suite adoré travailler avec la danse, c’était comme un prolongement de mon travail de batteur de percussions.
La percussion porte la danse en elle, sinon tout se fige, tempo, rythme, maîtrise de la polyrythmie.
Au fil des ans mon lien avec cette discipline s’est étoffé : cours, stages, ateliers avec des chorégraphes du monde entier pour aboutir naturellement à un travail de composition.
Lorsqu’ Anne-Laure Rouxel m’a contacté après mon arrivée en Touraine j’ai naturellement accepté la rencontre.
J’avoue avoir été dans un premier temps dubitatif sur la teneur du projet qui s’adressait à de très jeunes enfants.
Comment s’y prendre, quel intérêt musical pour moi et surtout quels échanges possibles avec les enfants ?
Toutes ces interrogations ont été balayées d’un rond de jambe lors du premier atelier.
Anne-Laure s’est tellement approprié le livre de Claude Ponti que je découvrais à cette occasion que la liberté de jeu et d’échange avec les enfants était totale.
L’univers plumitif et ludique de « Mille secrets de poussins », source intarissable pour l’imaginaire, revisité et habité corps et âme par Anne-Laure devenait au fil des ateliers une évidence pour mener à bien la composition musicale : sur place, improvisations, instrumentations diverses pour la même proposition, choix de l’instrument principal qui donnera la teneur à la pièce, puis, composition et orchestration à la maison.
J’ai très vite décidé d’utiliser les chemins dansés qu’avait écrit et dessiné Anne-Laure à partir du livre comme un synopsis.
Une musique de ‘’ film’’ qui ne se donnerait aucune limite stylistique et viendrait en contrepoint du dessin, du texte et de la chorégraphie.
Le choix d’avoir des titres évocateurs loin de la découpe du livre a procédé de la même démarche. Ce choix a été fait en grand respect de Claude Ponti, afin de ne pas écraser l’imaginaire suscité par chaque tableau, en essayant de faire résonner une nouvelle voie en symbiose avec l’univers proposé aux enfants.
À l’instar des Mikrokosmos de Bela Bartok, il était important pour moi que chaque tableau aborde des aspects différents de la musique pour sensibiliser les enfants à un monde sonore le plus ouvert possible : discours mélodico-harmonique, univers modal et atonal, choix des métriques, contrepoint et polyrythmie, richesse des timbres, instruments acoustiques et électriques.
Note d’intention de la création musicale par Joël Grare de janvier 2021 à octobre 2022.
Note musicale par chemin
Claude Ponti
Retrouvez le portrait de Claude Ponti, auteur de « Mille secrets de poussins »
Citations de Claude Ponti :
La littérature de jeunesse est un échange d’âme à âme entre le plus intime du lecteur et le plus intime de la personne de l’auteur.
Lorsqu’il a trouvé un Livrouverre qui lui convient, le bébé change-toupareille quitte son oeuf. Il entre dans le Livrouverre, y passe un certain temps et ressort quand le temps passé est certain. (…) Car le monde vu avant d’entrer dans le livre n’est pas tout à fait le même que le monde vu après. Les vrais livres ont cette magie-là.
Un texte est infiniment plus que la pensée consciente de son auteur : il est la somme de ce qu'un auteur a voulu dire, et ce qu'il a dit sans le vouloir explicitement. » Lire Claude Ponti encore et encore de Yvanne Chenouf.
On ne communique aux autres qu'une orientation vers le secret sans pouvoir dire objectivement le secret. Le secret n'a jamais une totale objectivité. Dans cette voie, on oriente l'onirisme, on ne l'accomplit pas. » p 406 Lire Claude Ponti encore et encore de Yvanne Chenouf.
J’aime qu’il y ait différents niveaux de lecture, différentes possibilités. La multiplicité, la polyvalence m’intéressent. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais aimé les livres qu’on ne pouvait pas relire.
A la « combientième » relecture découvrira-t-on que le signe le plus minimal de Mille secrets de poussins, l’innocent point au bout d’une phrase est en fait un carré.
Interview de Claude Ponti, La Lettre de l’enfance et de l’adolescence.
Mais pourquoi les poussins ? D’où est venue cette idée ?
Voici ce que répond Claude Ponti :
« Il suffit de regarder une crèche ou une garderie, avec une vingtaine d’enfants de douze ou seize mois en train de vaquer à leurs affaires sur la moquette, assis, couchés, ventrés, rampant, sautillant, vacillant, tombant sur leurs culs, endormis, autoparfumés, reptant, couleuvrant, confiturés, maculés, bavant, coulant du nez, s’embrassant, se repoussant, hilares, boudeurs, grognons, enfilant leurs doigts dans n’importe quoi, goûtant n’importe quoi, régurgitant, logorrhéiques, volubiles, planeurs, collés au plafond, pour comprendre pourquoi je me suis mis à dessiner des poussins.»
Extrait du livret Ponti Foulbazar, disponible en PDF sur le site de l’école des loisirs : https://www.ecoledesloisirs.fr/sites/default/files/auteurs_pdf/ponti.p
